Oliver (ici Olivier) est alité et se remet d’une maladie…
Il s’assoupit doucement, et fut réveillé par la lumière d’une bougie, qui, placée près de son lit, lui laissa voir un monsieur tenant à la main une grosse montre d’or ; celui-ci tâta le pouls de l’enfant et déclara qu’il allait beaucoup mieux.
« Vous vous trouvez beaucoup mieux, n’est-ce pas, mon ami ? dit-il à Olivier.
– Oui, monsieur, merci, répondit celui-ci.
– Je savais bien que vous alliez mieux, dit le monsieur. Vous avez faim, n’est-ce pas ?
– Non, monsieur, répondit Olivier.
– Hem ! dit le docteur. Non, je savais bien que vous n’aviez pas faim. Il n’a pas faim, madame Bedwin », ajouta-t-il d’un ton sentencieux.
La vieille dame fit un signe de tête respectueux, qui semblait dire qu’elle regardait le docteur comme très habile ; celui-ci semblait avoir de lui-même absolument la même opinion.
« Vous avez sommeil, n’est-ce pas, mon ami ? dit le docteur.
– Non, monsieur, répondit Olivier.
– Vous n’avez pas sommeil ? dit le docteur d’un air satisfait ; et vous n’avez pas soif non plus, hein ?
– Si monsieur, j’ai bien soif, répondit Olivier.
– Voilà justement à quoi je m’attendais, madame Bedwin, dit le docteur. Il est naturel qu’il ait soif, cela est tout simple ; vous pouvez lui donner un peu de thé, et une tranche de pain grillé sans beurre. Ne le tenez pas trop chaudement, madame. Ayez pourtant bien soin qu’il ne se refroidisse pas. Voulez-vous avoir cette bonté ? »
La vieille dame fit une révérence, et le docteur, après avoir goûté la tisane et en avoir hautement apprécié la qualité, sortit comme un homme pressé, et descendit l’escalier en faisant craquer ses bottes sur les degrés, d’un air d’importance.