Extraits littéraires sur l’amitié

Extraits litteraires sur l’amitié tirés de grandes oeuvres d’auteurs classiques

Illusions perdues – Balzac

portrait balzac
Heureux d'avoir rencontré dans le désert de Paris un cœur où abondaient des sentiments généreux en harmonie avec les siens, le grand homme de province fit ce que font tous les jeunes gens affamés d'affection : il s'attacha comme une maladie chronique à d'Arthez, il alla le chercher pour se rendre à la bibliothèque, il se promena près de lui au Luxembourg par les belles journées, il l'accompagna tous les soirs jusque dans sa pauvre chambre, après avoir dîné près de lui chez Flicoteaux, enfin il se serra contre lui comme un soldat se pressait sur son voisin dans les plaines glacées de la Russie.
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Jane Eyre – Charlotte Brontë

Plus je connus les habitants de Moor-House, plus je les aimai. Au bout de peu de temps, je fus assez bien pour rester levée toute la journée et me promener quelquefois ; je pouvais prendre part aux occupations de Diana et de Marie, causer avec elles autant qu’elles le désiraient, et les aider quand elles me le permettaient. Il y avait pour moi dans ce genre de relations une grande jouissance que je goûtais pour la première fois, jouissance provenant d’une parfaite similitude dans les goûts, les sentiments et les principes.
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Le Portrait de Dorian Gray – Oscar Wilde

– Elle parla de moi comme de son meilleur ami. Je l’avais seulement rencontrée une fois auparavant, mais elle s’était mise en tête de me lancer. Je crois que l’un de mes tableaux avait alors un grand succès et qu’on en parlait dans les journaux de deux sous qui sont, comme vous le savez, les étendards d’immortalité du dix-neuvième siècle. Soudain, je me trouvai face à face avec le jeune homme dont la personnalité m’avait si singulièrement intrigué
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Frankenstein – Mary Shelley

Mais un de mes souhaits n'a pas encore pu être exaucé et cette lacune est pour moi le plus grand des maux. Je n'ai pas d'ami, Margaret : si je suis entraîné par l'enthousiasme du succès, personne ne pourra participer à ma joie. Si je rencontre quelque revers, qui me redonnera du courage ?
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De la tranquillité de l’âme – Sénèque

Toutefois, il n'est rien qui puisse donner plus de contentement à l'âme qu'une amitié tendre et fidèle. Quel bonheur de rencontrer des cœurs bien préparés, auxquels vous puissiez, en toute assurance, confier tous vos secrets, qui soient, à notre égard, plus indulgents que nous-mêmes, qui charment nos ennuis par les agréments de leur conversation, fixent nos irrésolutions par la sagesse de leurs conseils, dont la bonne humeur dissipe notre tristesse, dont la seule vue enfin, nous réjouisse !
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Bouvard et Pécuchet – Gustave Flaubert

GUSTAVE FLAUBERT
Ainsi leur rencontre avait eu l’importance d’une aventure. Ils s’étaient, tout de suite, accrochés par des fibres secrètes. D’ailleurs, comment expliquer les sympathies ? Pourquoi telle particularité, telle imperfection indifférente ou odieuse dans celui-ci enchante-t-elle dans celui-là ? Ce qu’on appelle le coup de foudre est vrai pour toutes les passions. Avant la fin de la semaine, ils se tutoyèrent.
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