A table !

(…) quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai.…

À sept heures précises, j’étais chez Masloboiev. Il me reçut à bras ouvert avec de grands cris. Bien entendu, il était à moitié ivre. Mais ce qui m’étonna surtout, ce furent les préparatifs extraordinaires qui avaient été faits pour moi.…

Olivier, dont les yeux s’allumaient à l’idée de manger de la viande et qui mourait d’envie de la dévorer...

Ah ! tonnerre ! quel trou dans la blanquette ! Si l’on ne parlait guère, on mastiquait ferme. Le saladier se creusait, une cuiller plantée dans la sauce épaisse, une bonne sauce jaune qui tremblait comme une gelée. Là-dedans, on pêchait les morceaux de veau ;

Un point sur lequel il remportait de beaucoup l’avantage sur ses frères à quatre pattes était son don de se souvenir des bons dîners qu’il avait mangés – et manger de bons dîners avait, en grande partie, constitué le bonheur de sa vie.

Est-il quelque chose de plus réjouissant à voir que la cuisine d’une grande métairie à l’heure du repas du soir, dans l’hiver surtout ? Est-il quelque chose qui rappelle davantage le calme et le bien- être de la vie rustique !

Le moment venu, les neuf gentleman prirent place devant neuf couverts et voguèrent, bien vite, à pleine voile. Si mes souvenirs sont bons, c'est une soupe de queue de bœuf qui inaugura l’affaire.